Homélie Normand Provencher, 45e FORUM-AMITIÉ 6 octobre 2019
La lecture évangélique de ce dimanche est un peu comme un clin d’oeil du Seigneur à la fin de notre Forum sur la sainteté et ne ce mois d’octobre 2019 que le pape François a demandé qu’il soit le Mois missionnaire extraordinaire. Jésus nous redit l’efficacité de la foi dans une formule imagée et invraisemblable. La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, dit Jésus, vous pourriez faire l’impossible : déraciner un grand arbre et le planter dans la mer. Par cette expression à ne pas prendre à la lettre, - on ne plante pas un arbre dans la mer, - Jésus nous révèle l’étonnante puissance de la foi qui pourtant nous apparaît souvent si délicate et fragile. Ce qui nous est impossible, laissés à nous-mêmes, peut devenir possible par le dynamisme de la foi en Dieu. Les «possibilités» de Dieu deviennent nôtres en quelque sorte. La foi, on peut la comparer à un levier qui fait basculer plusieurs fois son poids, ou encore à la petite lumière, mais tout à fait indispensable, qui nous guide sur le bon chemin dans la nuit de nos doutes et de nos incompréhensions. Elle se compare à l’oxygène qu’on ne voit pas. Mais que nous respirons et qui est tout à fait nécessaire pour ne pas mourir asphyxiés. La foi nous fait vivre maintenant et nous prépare à vivre avec le Seigneur pour l’éternité. Il faut préciser que croire ne consiste pas à répéter le Je crois en Dieu, à énumérer tous les dogmes et à savoir bien parler de Dieu et de Jésus. Elle est l’attitude de celui et de celle qui s’attache totalement à Dieu et à sa parole, lui accordant toute sa confiance comme l’enfant à l’égard de ses parents qui l’aiment. Elle nous rend capables de vivre à fond ce qui est le plus important au plus profond de notre être : nous savoir aimés de Dieu, de ce Dieu pour qui chacun et chacune de nous avons du prix à ses yeux. De plus, la foi change nos regards sur les autres, nous rendant capables de considérer non pas comme des concurrents ou des adversaires mais bien comme des frères et des soeurs à aimer et à qui il nous faut pardonner parfois et accepter d’être pardonnés d’eux. Elle nous fait voir le temps comme un large espace qui nous est accordé pour apprendre à aimer et à espérer. Tout change, parce que nous regardons tout avec des yeux neufs, avec le regard de Dieu. Ainsi ce qui nous apparaît impossible devient peu à peu possible. C’est seulement par la foi que nous pouvons accomplir notre mission de serviteurs quelconques sans attendre de la considération spéciale et des félicitations de la part des autorités et des autres. Exercer un ministère ou un service dans l’Église et dans la société est déjà un privilège et cette grâce d’être des collaborateurs au grand projet de Dieu toujours en train d’édifier son royaume dans notre monde. Faisons de notre célébration de l’Eucharistie un véritable acte de foi et d’Action de grâce en ce Dieu Père qui, par l’Esprit, fait de sa parole notre lumière et de notre peu de pain et de vin le sacrement de la présence de Jésus ressuscité. L’impossible est en train de s’accomplir pour nous en ce moment. Normand Provencher, o.m.i.
DANS LA TRADITION DES FORUMS-AMITIÉ : Des conférences brèves suivies de commentaires et d’échanges avec l’assemblée. Des temps de prière : Laudes, Vêpres et Eucharistie Une expérience de fraternité des journées de ressourcement spirituel pour tous.